Algérie, une seconde révolution? (22)

14 mai 2011

Lu pour vous dans EL WATAN

le 21.05.11

Armes libyennes aux mains d’Al Qaîda

Les pays du Sahel en état d’alerte maximum

Placés sous la menace directe d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie ont décidé de donner un coup d’accélérateur à leur coopération sécuritaire.

C’est ainsi qu’après la réunion, le 29 avril dernier à Bamako, des chefs d’état-major de leurs armées, l’Algérie, le Niger et la Mauritanie, ont dépêché, hier, leurs ministres des Affaires étrangères dans la capitale malienne pour peaufiner avec leur homologue malien leur politique commune en matière de lutte contre le terrorisme et coordonner leurs actions sur le terrain. Cette réunion, placée sous le thème «Sécurité et développement» a officiellement pour objectif de faire le point de la situation sécuritaire dans le Sahel et de la coopération régionale, un an après celle tenue à Alger en mars 2010. La décision de ces 4 pays de donner la priorité au dossier de la lutte antiterroriste dans leur coopération s’explique, pour une large part, par les «nouveaux défis sécuritaires» induits par le conflit libyen, surtout que le Niger et l’Algérie partagent de longues frontières avec ce pays.
Pour contrer la menace, le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maiga, a souligné, à l’ouverture de cette réunion d’une journée, «la nécessité pour les quatre pays du Sahel (…) de former et de mobiliser dans les dix-huit prochains mois des effectifs de 25 000 à 75 000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale», avant d’appeler à «plus d’unité et d’efficacité (…)». Abondant dans le même sens, le ministre délégué algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, a affirmé que «les défis qui nous interpellent nous imposent une évaluation continuelle des situations et une planification de plus en plus pointue et une coordination plus efficace de nos actions».
Evoquer la question de la sécurité au Sahel ne veut toutefois pas dire que les pays de la région remettent en cause la légitimité des revendications de l’opposition libyenne. Pas du tout. Concrètement, Alger, Niamey, Nouakchott et Bamako redoutent surtout que les groupes djihadistes qui y activent mettent à profit la situation de grande confusion qui règne actuellement en Libye pour s’alimenter en armes et en munitions. A ce propos, il n’est pas inutile de rappeler que la crise libyenne, avec ses multiples inconnues, intervient dans un contexte régional déjà marqué par une inquiétante dégradation de la situation sécuritaire. Pour preuve, cinq Occidentaux (quatre Français et une italienne), dont on n’a que très peu de nouvelles, sont détenus depuis septembre 2010 par Al Qaîda au Maghreb islamique. La ressortissante italienne a été, quant à elle, enlevée le
2 février dernier dans les environs de Djanet.
Quoi qu’il en soit, ces craintes ne paraissent pas exagérées et encore moins fantaisistes. Pas plus loin que la semaine dernière (le 15 mai ), le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, dont le pays est pourtant engagé dans l’application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, n’a pas hésité à signaler le «transfert» de stocks d’armes hors de la Libye. Lesquels stocks d’armes seraient arrivés dans la région du Sahel. «Il est exact aujourd’hui qu’un certain nombre d’armes sont sorties de Libye. Où sont-elles arrivées ? On ne le sait pas précisément. En revanche, nous avons un certain nombre d’informations qui nous disent que certains stocks d’armes seraient arrivés dans la région du Sahel (…) ce qui n’est pas sans nous inquiéter», avait-il déclaré à la chaîne de télévision TV5, à Radio France Internationale et au journal français Le Monde.
Le Sahel, une véritable poudrière
L’élimination, mercredi dernier, dans la localité de Rouhia, située à 200 km à l’ouest de Tunis, par les forces de l’ordre tunisiennes de deux individus, «fortement suspectés d’appartenir à Al Qaîda», concourt aussi à prendre au sérieux les inquiétudes ambiantes. Surtout celles émises par les pays du Sahel membres de la «coalition antiterroriste» montée par l’Algérie. Pour rappel, les deux hommes abattus, dont la nationalité n’est pas encore connue, «portaient des ceintures d’explosifs». Avant leur neutralisation, les deux terroristes présumés n’avaient pas hésité à tuer quatre personnes, dont un colonel et un soldat de l’armée tunisienne. La question de la circulation des armes n’est pas le seul problème qui taraude l’esprit des gouvernements des pays de la région. Des sources médiatiques nigériennes et tchadiennes très crédibles soutiennent que plusieurs centaines de leurs concitoyens, dont la plupart sont d’anciens rebelles, sont allés combattre aux côtés du colonel El Gueddafi. Et nos contacts se sont montrés plus que persuadés que «ces mercenaires reviendront au pays avec des armes et de l’argent et qu’ils seront tentés par la reprise des hostilités avec les autorités centrales qu’ils accusent de les avoir oubliés». En un mot, à Niamey et à N’djamena, l’on craint fortement que la crise libyenne ne serve de catalyseur aux rebellions locales.

La remarque vaut également pour le Mali, un pays où AQMI tente actuellement d’exploiter la situation sociale difficile que traversent les populations du Nord pour recruter de nouveaux djihadistes.
Et c’est certainement dans la perspective de soustraire ces populations des griffes des terroristes d’Al Qaîda que les autorités algériennes viennent d’accorder un don de dix millions de dollars au gouvernement malien. Cette enveloppe est destinée au financement de projets de développement conjointement  retenus au profit de Gao, Kidal et Tombouctou, trois régions particulièrement travaillées au corps par AQMI. Mais aussi louable soit cette initiative algérienne, tous ceux qui connaissent bien le Sahel diront qu’il faudra encore plusieurs actions comme celles-là pour barrer durablement la route à Al Qaîda. Néanmoins, c’est déjà une bonne chose que les pays de la région aient enfin pris conscience que la lutte contre le terrorisme implique aussi que l’on prenne en charge les attentes des populations.

Zine Cherfaoui


Lu pour vous dans EL WATAN

le 20.05.11

Marche contre les kidnappings à Mechtras : La population défie la peur

Plusieurs milliers de personnes ont marché, vendredi 20 mai, au chef lieu de la commune de Mechtras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, à  l’appel de la coordination des comités de villages des localités de Mechtras et de Maatkas, pour exiger la libération inconditionnelle de Hammour Ali, 71ans, enlevé samedi 14 mai près de son domicile.

Les citoyens se sont donnés rendez vous au stade communal de Mechtras d’où s’est ébranlée la marche à 10h30. La manifestation s’est dirigée, par la suite, vers le centre ville pour s’arrêter devant le siège de la brigade de gendarmerie nationale.

Une délégation a été constituée pour rencontrer le chef de la brigade et lui transmettre les préoccupations de la population au sujet de l’insécurité dans la région. Lors du rassemblement, tenu au stade communal de Mechtras, un citoyen a déclaré : «Nous demandons à ceux qui ont enlevé Hadj Ali (l’otage, ndlr) de renoncer à leur plan et le rendre à sa famille qui l’attend. Ali est une vielle personne, de surcroît malade. Nous avons besoin d’hommes comme lui ; un opérateur économique qui fait vivre 20 familles grâce à son activité.»

«Libérez Ali», «Halte aux kidnappings», «Halte à l’insécurité», scandaient les manifestants le long de l’itinéraire. La population de cette région de la Kabylie n’a pas omis d’exprimer sa solidarité à la famille Bilek, de Beni Douala, qui vit l’angoisse suite au rapt de leur fils Mourad, un jeune homme de 18 ans, en captivité depuis 10 jours. A ce propos, les habitants de Beni Douala ont appelé à une autre grève générale, ce dimanche, à Tizi Ouzou

Nordine Douici


Lu pour vous dans EL WATAN

le 15.05.11

Les attentats se multiplient dans le pays

Montée inquiétante du terrorisme

« Ni paix ni réconciliation». Placardé en Kabylie au lendemain de la promulgation de la loi d’amnistie approuvée par référendum, ce slogan est toujours d’une «brûlante»  actualité. Douze ans après, le GSPC, rebaptisé Al Qaîda au Maghreb islamique, n’est pas prêt à renoncer au «djihad».

Annoncés comme laminés, les maquis se ressourcent, contredisant sur le terrain l’accalmie prônée par le discours officiel. Une lecture des attentats perpétrés dans les wilayas du centre du pays ces derniers mois renseigne sur la régénération des capacités de frappe de la branche locale de l’organisation de Droukdel. 30 militaires et deux gendarmes ont été tués depuis le 16 avril dernier dans des attaques terroristes perpétrées à Azazga, Ammal, Lakhdaria et  Ziama Mansouriah, dans les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Jijel.
A Azazga, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, un groupe d’individus armés, composé d’une quarantaine d’éléments, a attaqué, le 15 avril dernier en début de soirée, un campement militaire stationné à quelques encablures de l’hôpital de la ville.

Bilan : 17 soldats tués et 20 autres blessés. Pendant l’attaque, un autre groupe a dressé un faux barrage non loin du lieu de l’attentat, pour intercepter les automobilistes de passage. Deux jours plus tard, cinq militaires ont été tués en milieu de journée, dans un attentat perpétré à Ammal, 25 km à l’est de Boumerdès. Les victimes sont tombées dans une embuscade tendue par un groupe terroriste fortement armé dans la localité de Doukane, un village frontalier avec le maquis de Djerrah à l’ouest d’Ammal. Deux autres militaires ont été blessés. Cet attentat est considéré comme le plus meurtrier commis dans cette région. A Jijel, sept soldats ont été tués et trois terroristes abattus vendredi lors d’une attaque contre un poste militaire avancé dans la région Ziama Mansouriah, à 40 km à l’ouest de Jijel. Un huitième militaire est porté disparu et deux ont été blessés lors de cette attaque à l’arme automatique.
La semaine dernière, le 6 mai, cinq militaires ont été tués et cinq blessés dans un attentat à la bombe qui avait été perpétré dans la même région contre un convoi militaire. Dans la wilaya de Bouira, trois attentats à la bombe ont été commis depuis le début du mois en cours. L’on déplore, par ailleurs, le rapt de deux personnes.
Le dernier attentat remonte à vendredi dernier sur un axe autoroutier, à la sortie de la ville de Kadiria. Une bombe a explosé au passage d’une patrouille de la Gendarmerie nationale sans faire de victime. Lundi 9 mai, une autre bombe, visant un convoi de gendarmerie, a explosé à l’est de Lakhdaria. Au courant du même mois, trois gendarmes ont été blessés dans l’explosion d’un engin, à la sortie de la même ville. Une autre attaque terroriste avait coûté, pour rappel, la vie à un gendarme le 17 avril dernier, dans l’explosion d’une bombe à proximité de la base vie de l’entreprise chinoise CTIC-CRCC, chargée des travaux d’un tronçon autoroutier. A Tizi Ouzou, c’est le phénomène des kidnappings qui accroît le climat d’insécurité régnant dans la wilaya depuis plusieurs années.
Le dernier rapt a ciblé mercredi le frère d’un entrepreneur sur la route de Beni Douala. Avec cet enlèvement, la wilaya de Tizi Ouzou enregistre son 64e rapt depuis 2006. Les localités de Maâtkas, Boghni et Ouacifs, situées dans le versant sud de la région, sont les plus touchées par ce phénomène. D’autres enlèvements ont été enregistrés à Fréha, Iflissen, Aghribs et Aït Yahia Moussa. La daïra de Maâtkas compte, à elle seule, une dizaine de cas d’enlèvement de commerçants qui se sont soldés par le versement de fortes rançons en échange de la libération des otages. A Tizi Ouzou comme ailleurs, les citoyens se sentent livrés à eux-mêmes, notamment dans les zones rurales sans couverture sécuritaire efficace en dépit du déploiement des militaires dans le cadre des opérations de ratissage. La guerre contre le terrorisme n’est pas encore gagnée.

Ahcène Tahraoui


Lu pour vous dans EL WATAN

le 12.05.11

La capitale face au cycle infernal manifestations-répression

520 marches et sit-in en mars

Les sit-in et autres mouvements de contestation sont devenus quasi quotidiens en Algérie. Etablir une cartographie de ces mécontentements populaires n’est pas chose aisée, surtout en l’absence d’organismes indépendants de statistiques.

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), en première ligne lors de tels événements, ne semble pas comptabiliser avec exactitude ses déploiements, pourtant massifs et itératifs. Tout juste de vagues données. Ainsi, et pour le seul mois de mars 2011, ce sont quelque 11 710 services d’ordre qui ont été enregistrés par la DGSN, et ce pour l’ensemble du territoire national. Les services d’ordre sont les services fournis, en termes de brigades de policiers et autres dispositifs sécuritaires dans les lieux publics, afin de «veiller au maintien du calme». El Watan, dans sa livraison du 31 mars dernier, avait d’ailleurs tenté de faire sa propre évaluation. Le système D ! Faire le calcul des différents comptes rendus de manifestations, sit-in et autres débrayages pour pallier au déficit existant.
Ainsi, l’on est arrivé à la conclusion que plus de 70 mouvements de protestation avaient été enregistrés dans les différentes régions du pays durant ce mois de mars. Cette moyenne représente tout de même près de 2,3 manifestations par jour. Mais, à prendre en compte les chiffres de la DGSN, les moyennes seraient beaucoup plus élevées.
Quelque 520 mouvements de protestation, toujours à l’échelle nationale, ont été recensés pour le mois de mars dernier, et qui ont nécessité une intervention policière. Ces données représentent les manifestations politiques, les sit-in, les marches ou encore les rencontres sportives à risques. S’il n’y a pas de données chiffrées, Alger a accueilli l’essentiel de ces manifestations et mouvements de protestation. Plusieurs points chauds ou foyers de la contestation ont été recensés. Il s’agit, entre autres, de la localité d’El Mouradia où se trouve le palais présidentiel, de Ben Aknoun où il y a le ministère de l’Enseignement supérieur, de la place du 1er Mai qui a accueilli plusieurs rassemblements et marches et du boulevard Zighout Youcef où se trouvent l’APN et le Sénat. Ces endroits sont régulièrement investis ces dernières semaines par des manifestants issus de différentes corporations et couches sociales gagnées par le désespoir et qui tentent d’attirer l’attention des hauts dirigeants du pays sur leurs conditions sociales souvent déplorables.

Ghania Lassal


Lu pour vous dans EL WATAN

le 12.05.11

La capitale face au cycle infernal manifestations-répression

La pression policière étouffe les algérois

Des policiers qui se baladent dans les rues, des motards qui ne cessent d’aller et venir, des camions antiémeute garés partout. La capitale devient bleue», ironise un vieux, posté à l’entrée d’un kiosque de la rue Sergent Addoun (ex-Monge).

Un groupe de jeunes réagit à sa petite moquerie : «S’il y a autant de flics ici, c’est parce qu’ils ont peur que les étudiants tentent encore de marcher», s’exclame l’un d’entre eux. Un jeune allume sa cigarette et commente tout en fixant l’entrée de la fac centrale, à quelques mètres : «Non, ils craignent les médecins ! La clinique des brûlés est à quelques mètres d’ici.» Un autre s’en mêle et le corrige : «Non, c’est plutôt les médecins grévistes de Mustapha qui ont prévu de passer par là pour atteindre le palais du gouvernement.» Les rumeurs vont bon train et l’incertitude est de mise. Des camions et des Nissan de police longent la rue et les policiers ne cessent d’aller et venir. Le spectacle est imposant mais n’étonne personne. Les riverains s’y sont habitués. Il reste qu’à chaque fois, il faut deviner le motif exact de leur présence. Un jeu de devinette auquel se prêtent souvent les habitants du quartier. Pour hier, c’était certainement la menace des étudiants en pharmacie qui justifiait cette présence disproportionnée des agents de l’ordre, mais personne n’a trouvé la bonne réponse ! Au même moment, à la place du 1er Mai, près d’une centaine de policiers bloquaient l’entrée de l’hôpital Mustapha pour empêcher les médecins grévistes d’accéder à la voie publique. Des camions antiémeute, des fourgons cellulaires et des Nissan garés sur les trottoirs donnaient l’impression d’un état de siège.
«Des flics partout, ça étouffe !»
Les points névralgiques de la contestation sociale sont tous pris d’assaut par les forces de la police ces derniers jours : boulevard Mohammed V, avenue Pasteur, rues et avenue menant vers le palais du gouvernement et vers la Présidence, la fac de médecine d’Alger, la fac centrale, hôpital Mustapha, la liste est longue et les policiers ne manquent pas. «Des flics partout, ça étouffe ! Surtout quand on sait qu’ils ne sont même pas là pour notre sécurité. Ce sont des instruments politiques», peste un vieux à l’entrée de la rue Hassiba Ben Bouali. Il n’est pas le seul à se plaindre de cette présence disproportionnée des agents de l’ordre, cependant beaucoup en tirent satisfaction : «Leur présence me rassure, parce qu’elle dissuade les voleurs», s’exclame une jeune femme préoccupée par le manque de sécurité dans la capitale. Un passant sera plus perplexe : «Je sais qu’il ne faut pas trop parler politique, si on ne veut pas se faire embarquer. La police ne me dérange pas, les manifestants non plus. Je ne sais plus trop quoi penser de tout ça !»
Ils sont nombreux, comme ce jeune homme, à hésiter entre peur et incompréhension. Une peur et une incompréhension qu’ils partagent en quelque sorte avec ces mêmes policiers qui soulèvent inquiétude et réprobation à leur passage. Ils sont partout, sur les trottoirs, dans les jardins publics, à guetter, toiser et attendre d’éteindre la moindre contestation.
Mais leurs regards menaçants et placides dans les moments de répression et d’affrontement disparaissent très vite. Dans le jardin de l’horloge florale de la Grande-Poste, ils sont nombreux à se recueillir dans les coins ombragés. «La tenue est lourde à porter en ce temps de grande chaleur», lâche l’un d’entre eux, en souriant. Un petit jeune habitué du jardin lui répondra sur un ton plein de légèreté : «Vous n’avez pas le droit de vous plaindre avec l’augmentation que vous avez eu !» Le policier ne s’en offusque pas, connaissant le jeune qu’il juge «inoffensif» et se mettra à débattre en toute simplicité : «Les étudiants ont été violents et n’ont reculé devant rien, notre mission est de maintenir l’ordre», justifie-t-il mais sans aller plus loin dans la conversation. Le malaise est palpable et le manque de conviction est indéniable. «A chacun son rôle», conclut le jeune homme. Un peu plus loin, l’ambiance est plus tendue. Les policiers barrent l’accès à la rue Docteur Saâdane et menace du regard tous les citoyens qui les regardent de trop près. Les va-et-vient continuent alors et plus personne n’ose s’arrêter sur ce spectacle qui se banalise.
Fella Bouredji

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