Algérie, une seconde révolution? (28)

21 juin 2011

Lu pour vous dans EL WATAN

le 23.06.11

Le festival international du jazz de Constantine (Dimajazz) célèbre la fête de la musique

Les jeunes de Cirta sur les chemins du monde

Quatre groupes musicaux de Constantine, KOG, Smoke, TEY et Illusion, ont permis aux jeunes de la grande ville de l’Est de participer d’une certaine manière aux célébrations de la Fête de la musique.

Constantine
De notre envoyé spécial

Constantine a célébré à sa manière la Fête de la musique, mardi 21 juin, premier jour de l’été, au soir.  L’esplanade Aziz Djemam du palais de la culture Malek Haddad de la ville a connu une ambiance particulière avec la présence d’une foule de jeunes venus assister à la prestation de quatre groupes musicaux de la ville des Ponts invités à la section «Off»  du neuvième festival international du jazz (Dimajazz). Kog, Smoke, Tey et Illusion se sont succédé durant plus de trois heures sur la scène.
La tradition en Algérie, où l’on continue d’ignorer le World music day alors que la fête est célébrée dans une centaine de pays, veut que les spectacles ne se poursuivent pas jusqu’au petit matin. Mené par Karim Dellouche, artiste peintre aussi, le groupe Kog a fait, dès le départ, dans l’improvisation jazz avec un son électrique. «On doit montrer que les jeunes de Constantine ne sont pas des sauvages», a crié le chanteur. Outre Karim Dellouche, le groupe est composé de Ghanou Boubekria et Omar Bouhali.

D’où le nom Kog (Karim, Omar, Ghanou) pour un groupe né il y a deux ans. Kog a été suivi par Smoke qui a émerveillé les présents par sa maîtrise musicale. Du son rock et blues ! Smoke est composé de Walid Bouzid, au chant, Tarek Bradaï, à la basse, Mohamed Ait Kaki, à la guitare rythmique, Iskander Bouhrour, à la guitare, Fatah Annabi, à la batterie, Mohamed Rédha Benhizia à l’harmonica ainsi que Hajar et Inès au chœur. «Il n’y a pas de fumée sans feu», nous a dit Walid Bouzid à propos du nom du groupe qui signifie «fumer» en anglais. Tey, qui veut dire thé en arabe parlé, a succédé à Smoke sur scène. Ce groupe, formé à l’origine par des étudiants natifs de la cité du 2O Août, explore l’univers de rythme’n blues, de la funk, du rock,  bref, de la fusion à l’état chimique.

Le groupe est formé de Khaled Hadj Halimi, au chant et à la guitare électrique, Djallal Khelfi, à la guitare, Mohamed Lamine Zouaoui à la basse et Mohcen Ouaffek à la batterie. Tey a terminé son tour de chant par une excellente reprise de l’immortel  The Wall  de Pink Floyd. Dernier à monter sur scène, le groupe Illusion qui a acquis une certaine notoriété dans l’ancienne Cirta. Du rock alternatif, du blues et un peu de funk, le groupe que mène Anis Chekireb a gagné en épaisseur depuis sa création en 2006. Avec Adam Aissaoui au clavier, Karim Bezaz à la basse, Mehdi Mehnaoui à la guitare, Abdelkrim Mechâar à la batterie et Yasser aux percussions,  le groupe Illusion est devenu le symbole de la nouvelle scène musicale constantinoise, voire nationale. Illusion a crée la surprise, mardi soir, en donnant l’occasion à une jeune fille de jouer de la batterie le temps d’une chanson.

Du jamais vu ! Yasmine Djebari n’a que 16 ans. «J’ai eu beaucoup de trac ! C’était la première fois de ma vie», nous-t-elle avoué après sa prestation applaudie par les présents.  «Au conservatoire municipal de Constantine, j’étais inscrite aux cours de piano et dès que j’ai su l’existence d’un professeur de batterie, je me suis intéressée. La  batterie est un instrument différent. Peu de filles le jouent. Je voulais donc tenter ma chance, me distinguer d’une certaine manière», a-t-elle dit. Son professeur ? Abdelkrim Mechaâr, le batteur d’Illusion !  Yasmine Djebari veut faire une carrière musicale dans le jeu de batterie. «Je m’accroche. Je veux bien avoir un groupe avec qui jouer», a déclaré avec détermination la jeune batteuse.

Hier, à 18 h et au même endroit, la section «Off» a été  assurée par le groupe oranais Atma (qui signifie spiritualité en hindi). Un ensemble qui puise autant dans le jazz que dans la salsa ou le classique oranais. Ce soir, c’est la clôture du Dimajazz 2011 avec le concert évènement de Keziah Jones, le maître britannique du blufunk, et le premier grand spectacle du jeune Annabi Nadir Leghrib ou Nadir Nirvana pour les amis. Dans l’après-midi, à 14 heures, Keziah Jones animera au palais de la culture Malek Haddad un atelier de formation sur le blufunk et le slap sur guitare.  Le blufunk est un mélange de soul,
de blues et de funk.

Fayçal Métaoui


Lu pour vous dans EL WATAN

le 22.06.11

Deux étudiants de l’ESJ, animateurs d’ir7al.info interpellés par la police à Bousmail

La police a interpellé, mercredi après midi, deux étudiants suisses de l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille (France), lorsqu’il ont rencontré l’animateur du mouvement « Algérie Pacifique », Amine Menadi, à Bousmail, 50 km à l’ouest d’Alger.

Les étudiants animateurs du site « ir7al.info » sont en Algérie depuis quatre jours, première étape d’un périple qui les conduira à la rencontre de la jeunesse arabe, pour la réalisation de nombreux reportages.

Après avoir vérifié leur identité et leur papiers, la police leur a demandé de prendre attache avec le ministère de la communication pour une « accréditation », qui leur permettra de poursuivre leur travail en Algérie, avant de rallier, la Tunisie dans quelques jours. Ils ont été libérés en fin de journée.

El Watan, partenaire de l’ESJ, accompagne ces étudiants pendants leur séjour en Algérie et relayera leur travail dans les différents pays arabes qu’ils visiteront.

voir aussi

Le site IRHAL

Note explicative donnée par ce site  :
ir7al ! Le cri de la jeunesse arabe
Le voyage de trois jeunes journalistes
ارحل = irhal = ir7al = Dégage !

Lu pour vous dans EL WATAN

le 20.06.11

Manifestation pacifique hier à Ouargla

Les jeunes exigent le changement

Après sept ans de lutte pour des postes de travail qui ne viennent pas, les jeunes demandent un changement radical de l’administration locale.

Une impressionnante marche pacifique a été organisée ce dimanche en plein centre-ville de Ouargla où plus de 500 jeunes ont réclamé le départ de l’administration locale. «La wilaya la plus riche du pays croule sous les ordures», «le pétrole coule à flots et nous mourrons de faim», «à bas la corruption et la hogra», «tous contre la bureaucratie qui nous asphyxie». Tels sont les nouveaux slogans des jeunes de Ouargla qui ont apparemment décidé de placer la barre  haut. Ils ont organisé une grande manifestation qui regroupé des jeunes issus des principaux quartiers de Ouargla, du Ksar, de Mekhadma, de Gherbouz, de Saïd Otba, de Haï Bouzid, de Rouissat avec un seul mot d’ordre : une jeunesse unie contre la bureaucratie.

Les manifestants ont marché tout au long de la matinée après un sit-in de plusieurs heures près de l’hôtel de la ville, bloquant la circulation entre le quartier commercial de Souk El H’djar et les sièges de la daïra et de la mairie de Ouargla. Plus loin, sur l’avenue Si El Haouès, les chômeurs postés devant le siège de la wilaya depuis deux semaines rejoignent les marcheurs. Ils se veulent solidaires et unis «pour faire front devant une administration qui n’a pas encore saisi le message». Ils pensent que le seul moyen de pression sera la manifestation pacifique et des slogans ciblés clamant le changement. Visibles par tous autant à la société locale qui est devenue insensible aux sit-in quasi quotidiens qu’aux soi-disant représentants du peuple qui les regardent de loin, et même les responsables sommés par leurs tutelles respectives de ne pas réagir, les jeunes ont, semble-t-il, réorganisé les troupes et décidé de faire de cet été celui de la mobilisation.

Une année après leur première tentative de suicide collectif et après une année entière de manifestations diverses dans la rue, devant la wilaya, la daïra, l’ANEM, etc. rien n’altère leur détermination ni la chaleur torride ni l’indifférence des autorités, et encore moins les services de sécurité qui ne les lâchent pas d’une semelle. Après sept ans de lutte pour des postes de travail qui ne viennent pas, les jeunes demandent un changement radical de l’administration locale : du sang frais, des responsables à l’écoute et surtout que les personnes impliquées dans la gestion désastreuse du dossier de l’emploi soient comptables de leurs actes. Il est à souligner qu’à Ouargla et Hassi Messaoud des sit-in se tiennent en permanence, l’un devant le siège de la daïra et l’autre devant celui de la wilaya depuis plusieurs semaines.

Houria Alioua

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