Témoignage-poème

« Les faits ne cessent pas d’Exister, parce qu’on les passe sous silences »

A.Huxley

35 ans d’indifférence !

Arrêtez !
Arrêtez de nous tromper
Cessez de nous ignorer,
Ca suffit ! Vous les avez assez abusés.
Leur drapeau est brûlé,
Depuis qu’ils sont devenus vos alliés !
Et pour toute reconnaissance
35 ans d’indifférence !
Des maux d’histoire passés sous silence
Démocratie à outrance
Enfin pour les récompenser,
Quelques indemnisations
Pour un lourd tribu versé à votre nation.
Au nom d’une guerre viciée,
Contre une indépendance justifiée.
La Liberté des autres est-elle sans valeur ?
Où est donc votre sens de l’Honneur ?

Souvient toi, Ô grande Nation !
Pour commencer, vous les avez recrutés
Avec bien sur, un statut dégradé,
Ces « Intérimaires » de guerre que vous aviez crées
Qu’en 62, vous avez abandonné…
Entre temps, les « Evénements » s’étaient compliqués,
Alors, ils étaient devenus plus nombreux,
Bien sur au premier rang pour essuyer les feux.

Avec le temps, la situation s’était enlisée,
Mais à vos côtés, ils se sentaient protégés
Eux et leur famille
Après les accords d’Evian, ils étaient menacés
Eux et leur famille
Il fallait donc les « rapatriés
Eux et leur famille

Comme ils ne faisaient pas vraiment partis de votre armée !
Vous vous êtes détournés
D’eux, Oh infamie !

Et, pendant le discours de vos officiers
Vos Soldats, les ont lâchement désarmés !
Votre dos, vous leur avez montré
Leur vie, le FLN s’en est chargé
Sont -ce là, les valeurs de votre Démocratie ?
Qui les  laissé ainsi à leur merci !

Des milliers de morts
Et puis, quelques remords!!?
Après que L’ONU vous ait sermonné

Ou fut ce un sursaut d’Humanité ?
Alors, vous les avez « Expatriés »
Enfin, une petite moitié…

Surtout isolés de votre population
Anciens camps de prisonniers
ou casernes désaffectées
Etat d’urgence ! solution transitoire
Loin des feux, ils se sentaient mieux
Sous les tentes provisoires
Renaissait l’espoir
Ils avaient tout perdu, sauf la vie
Ces réserves gérées comme des prisons
On en sort avec autorisation
Sinon, il y a aura des sanctions !
Parfois même des expulsions !
Une autre traversée de la mer
Vers la mort… pour trahison !

Enfin, pour ces « Apatriés  » qui y sont restés
Les camps se sont éternisés
L’attente un an, deux, puis dix…
Par troupeau, des familles étaient déplacées,
Là, où la main d’oeuvre était demandée
Moins que des animaux, ils étaient considérés
Comme des prisonniers, ils étaient surveillés !

Alors, pour un minimum de dignité
Et, lutter contre cette fatalité
On les avait oubliés… ! ?
Ils se sont révoltés.
Tout allait changer ?
Après, les grèves de la faim
Ce cauchemar prendrait fin ?
Non, Encore des promesses sans lendemain
On n’échappe pas ce destin
Surtout ne plus Vous croire, ne plus espérer
Vous les aviez suffisamment abusés !
Autres grèves, autres manifestations,
Et toujours les mêmes revendications
Que les gouvernements continuent de négliger !
Et, les médias à peine à évoquer
Les harkis, on connaît pas!

Si longtemps rejetés et bannis
Par ces deux pays
Nous, les enfants de Harkis
Nous sommes venus vous réclamer
Des excuses, pour votre Inhumanité
Arrêtez, arrêtez de nous ignorez
Maintenant, il faut parler!


Dalida CHERCHOUK