Le temps est noir.
L’actualité suscite
tantôt les grands rassemblements avec un même slogan et des millions de chandelles,
tantôt la constriction et le repli sur soi dans des considérations amères sur notre impuissance individuelle,
ou, dans le meilleur des cas, pour une méditation solitaire.
Le mercredi 7 janvier 2015, des terroristes sont entrés dans les locaux de Charlie-Hebdo et ont mitraillé en les nommant par leur nom journalistes et dessinateurs. La tuerie s’est poursuivie par d’autres assassinats dans les rues de Paris de policiers, de passants et principalement de Juifs jusqu’au 9 janvier.
Nous avons tous notre façon de réagir devant cette actualité sanglante et nous avons tous aussi à trouver notre façon d’agir face à un monstre : cette peste, jamais tout à fait morte, dont parlait Albert Camus dans son roman de 1947 , et qui du brun au noir en passant par le rouge s’est mise au vert depuis quelque temps déjà, cette peste d’autant plus dangereuse que ses foyers sont un peu partout dans le monde et que l’on ne peut prévoir le lieu de ses prochaines éruptions dans nos pays d’Europe.
Certes, la question est complexe et je dois préciser qu’en tant que Chrétienne je n’ai pas apprécié les caricatures du Christ publiées par Charlie-Hebdo. Et je comprends qu’il en soit de même pour les Musulmans puisque leur prophète a subi un traitement analogue dans ses caricatures.
Mais nous sommes en France,
pays dont une des valeurs fondamentales, garanties par la Constitution,
est la liberté. Liberté de pensée, de croyance et d’expression.
Ce qui implique que chaque citoyen a aussi la liberté de critiquer ou de moquer , de brocarder ou de caricaturer et qu’il est seul à pouvoir, en conscience, s‘en fixer les limites.
Le 7 janvier c’est bien une de nos valeurs fondamentales – la liberté d’expression – que vient d’attaquer ce monstre en habit vert, Daesh ou autre grand A islamiste d’illustration sinistre (AlQaïda, AQMI, ALNostra, AQPA ) , qui instrumentalise en se réclamant de l’Islam d’innombrables « paumés » de notre monde global ou de nos sociétés individualistes.
Mais aucune entreprise de terreur ne pourra prétendre nous priver de cette liberté.
Et au delà de l’hommage aux victimes de ces massacres, les marches républicaines des 10 et 11 janvier ont réaffirmé avec force cette détermination de tout le peuple de France et aussi d’autres pays Européens, partout où elles auront été vraiment républicaines au sens fort, c’est-à-dire, sans aucune exclusive ni aucune coloration partisane, sans aucune dérive politicienne.
Pour ma part, je continue de considérer que, malgré toute cette horreur, le mois de janvier reste celui des souhaits pour l’année engagée et des nouvelles que nous nous donnons les uns aux autres sur l’année écoulée.
Que 2015 nous apporte donc la santé et l’énergie nécessaires pour faire en sorte qu’elle soit aussi une année de lumière et de paix pour nous tous, comme le souhaite le philosophe Abdennour Bidar dans ce beau texte publié sur le site du Hufftington Post :
http://quebec.huffingtonpost.ca/abdennour-bidar/lettre-au-monde-musulman_b_5991640.html
Puisse-t-il être entendu pour que notre monde soit bientôt délivré de cette résurgence de La Peste devant laquelle Albert Camus appelait à ne jamais cesser d’être vigilant!