Pour Hervé Gourdel,
une lumière dans la nuit « du haut pays sans nom, illuminé d’horreur et vide de tout sens »[1]
… à ceci près
l’éclat d’un regard,
le regard souriant de celui qui dit, contre toute prudence,
« Oui c’est possible de tracer une nouvelle voie,
de relancer le goût de découvrir ici,
dans un des plus beaux paysages de l’Algérie du Nord,
l’ardeur du risque à surmonter pour la cordée qui grimpe à l’assaut des murailles,
le défi lancé aux sommets proches :
d’un côté le père, Akouren,
et Yemma de l’autre, Lalla Khedidja,
et puis aussi,
pour l’épreuve des muscles,
tout ce massif de tas de pierres,
dit Djurdjura,
ses belvédères troués d’eaux vives,
ses schistes, ses grès et ses granits…
Tracer une nouvelle voie, oui c’est possible,
hommes libres ensemble nous le pourrons
comme la sittelle de Kabylie est parvenue à résister au temps,
au rat lérot, à la belette et au pic épeiche.
Écoutez-la chanter parmi les cèdres et les sapins
comme là-bas , au-delà de la mort,
Matoub Lounes continue de chanter l’hymne à Boudiaf
« je n’ai pas peur de la mort »
redites-le pour moi aux hyènes rayées de noir qui m’attendaient en lisière de forêt
et dites-leur encore
« vous ne passerez pas !»